La disponibilité

« Être au service, c’est ne plus s’appartenir et d’une certaine manière, se rendre disponible de façon à y pourvoir. Dans ce registre plus qu’ailleurs, il convient de faire des choix, répondant à une aspiration profonde à s’investir dans le service sans la notion de profit matériel. »

Babuji Maharaj, mercredi 26 octobre 2005 – 10 h

Dans les Messages du monde lumineux, les messages divins transmis par Babuji à sa scribe, Madame Hélène Peyret, Babuji fait souvent l’éloge de sa disponibilité et de son engagement à servir. Elle n’avait pas d’autre priorité que son bien-aimé Babuji. Grâce à sa disponibilité absolue, elle a atteint les plus hauts niveaux de repos spirituel, en dépit de grandes difficultés personnelles et d’ennuis de santé.

La disponibilité suggère une ouverture pour servir le Maître et se laisser travailler par lui. L’exemple par excellence de la disponibilité est Babuji Maharaj. À aucun moment son attention ne s’est détournée de son Maître, Lalaji. Si un tel moment s’était produit, il l’aurait considéré comme un motif de grand repentir. Lalaji n’était pas simplement le point de convergence de la conscience de Babuji ; c’est plutôt la conscience de Babuji qui se fondait dans celle de Lalaji dans une mesure telle que leur conscience unifiée illustrait le principe même de l’osmose spirituelle. Toute impulsion de pensée émergeant dans la conscience de Lalaji résonnait instantanément dans la conscience de Babuji, et c’était cela la base de l’immense service que Babuji avait pour destin de rendre à l’humanité. Ceux qui étaient assis aux pieds de Babuji dans la cour de sa maison à Shahjahanpur, son narguilé bouillonnant à côté de lui, avaient le privilège d’observer sa disponibilité unique pour son travail, conséquence de sa disponibilité pour Lalaji lui-même. Le corps de Babuji restait immobile, recroquevillé dans son fauteuil, mais son attention s’envolait partout où c’était nécessaire. Lalaji définissait la somme et la substance même de l’existence de Babuji.

En psychologie, il existe un concept appelé « biais de disponibilité. » Le biais de disponibilité est un biais cognitif. Nous avons tendance à privilégier les informations récentes, facilement accessibles ou qui sont en tête de nos préoccupations. Nous avons tendance à garder notre pleine disponibilité en réserve et à accorder plutôt notre disponibilité à ce qui est le plus près de nous. Les phénomènes éphémères deviennent nos priorités – les objets palpables de la pensée et des sens qui sont les plus nets dans notre expérience quotidienne – captant notre attention et motivant nos actions. Supposons, par exemple, que vous ayez vu récemment un grand nombre de reportages sur des vols dans votre quartier. Dans ce cas, vous surestimez peut-être la probabilité d’être vous-même victime d’un vol. Votre esprit accorde une importance excessive à ces informations, parce qu’elles sont récentes et nombreuses, ce qui conduit à une compréhension erronée.

Les cognitions qui contribuent au biais de disponibilité comprennent non seulement nos souvenirs récents, mais l’ensemble de notre création individuelle – nos impulsions samskariques, nos souhaits et nos aversions, notre réseau de pensées, d’émotions et de tendances et, bien sûr, les informations de nos sens. Tout cela semble proche et urgent et se déforme dans notre conscience, entraînant des priorités contradictoires et de la confusion dans les objectifs.

Supposons que vous entendiez simultanément douze chansons différentes jouées par douze musiciens différents, chacune dans une tonalité différente et selon un rythme différent. Comment cela sonnera-t-il à vos oreilles ? Quelle que soit la beauté de chaque chanson prise séparément et quelle que soit la maîtrise des musiciens, cela ne produira que du bruit. De même, notre mental s’intéresse à de nombreuses choses et devient un centre de chaos. Il n’y a rien d’anormal avec le mental ; il aime penser, penser, penser ! Mais il a tendance à rester absorbé dans sa propre création et devient complexe.

Nous devons entraîner le mental. Nos intentions doivent être ciblées. Nous devons apprendre à jouer une chanson à la fois, un instrument de musique à la fois, et à avoir une pensée à la fois. Sinon il n’y a pas de beauté, mais seulement de la dissonance. Nous devons consacrer notre énergie disponible à une seule pratique.

La pratique d’une méthode exige un certain niveau de confiance dans cette méthode. Pratiquer plusieurs méthodes crée plusieurs canaux dans le mental. Cela signifie simplement que vous n’êtes pas satisfait de la méthode que vous pratiquez. C’est comme si vous disiez : « Je suis marié avec ma femme mais disponible pour toutes les autres. » Vous n’êtes entièrement disponible pour aucune. Être disponible pour beaucoup, c’est n’être disponible pour personne. Saranagati et la dévotion impliquent de se donner complètement. Si vous vous donnez à beaucoup, vous donnez-vous complètement à quelqu’un ? Vous gardez toujours une partie de vous-même en réserve : « Ceci est à moi ! Je ne le partagerai pas ! » Vous ne vous donnez pas vraiment à quoi que ce soit.

Je vais répéter une ancienne histoire que Swami Vivekananda a racontée à Chicago lors du Parlement des religions du monde en 1893 (en sanskrit l’histoire s’appelle kupamanduka). Il était une fois une grenouille qui vivait dans un petit puits. Elle y était née et n’en était jamais sortie de toute sa vie. La grenouille n’avait jamais imaginé qu’il puisse y avoir un monde au-delà des limites de son petit puits. Et cela, jusqu’à ce qu’une autre grenouille n’y arrive d’un bond. Cette autre grenouille venait de l’océan et elle parla des vagues, des courants, des profondeurs et de l’immensité de l’océan à la grenouille du puits. Mais celle-ci ne put croire à rien de tout cela, car aucun océan ne pouvait être aussi vaste que le puits où elle vivait. Elle se moqua donc de la grenouille de l’océan et lui donna un coup de pied.

Vivekananda a raconté cette histoire pour expliquer les différences entre les religions, c’est-à-dire que certains sont coincés dans leur puits hindou, d’autres sont emprisonnés dans leur puits chrétien, et ainsi de suite. L’analogie va plus loin : nous sommes tous des grenouilles de puits, emprisonnées dans le puits de nos propres créations individuelles et collectives. Nous accordons une grande importance au contenu de notre puits personnel, mais encore plus à son résident, le soi. Il est rare que nous envisagions de regarder au-delà de cet antre obscur qu’est le soi. Le puits symbolise la proximité de l’information qui déclenche notre biais de disponibilité pour les objets éphémères, inhibant ainsi notre lien avec l’éternel.

Le Sahaj Marg est une voie de transcendance. Il fournit les moyens de briser notre filet individuel, pour devenir en quelque sorte une grenouille de l’océan. Avec le nettoyage, nous éliminons la mémoire émotionnelle – les samskaras qui déforment notre compréhension et détournent nos intentions – de sorte qu’il ne nous reste que la mémoire cognitive des événements. Sans mémoire cognitive, nous ne pourrions pas tirer de leçons du passé. Cette mémoire cognitive devient notre sagesse accumulée. Mais nous restons encore dans les limites de ce puits de sagesse, car il s’agit d’une sagesse venant du passé.

La méditation nous donne la possibilité de recevoir une inspiration supraconsciente, une vision futuriste qui ne repose sur rien de ce qui a existé auparavant. Elle n’est le produit ni du passé ni du présent.  Avec le nettoyage et la méditation, il est donc possible de s’échapper du puits de l’ici et maintenant pour pénétrer dans la lumière du jour de l’éternel présent.

J’ai entendu un jour une belle analogie : imaginez que vous êtes en ville, dans une rue animée, avec un gratte-ciel imposant au-dessus de votre tête. Votre vue est limitée, elle ne couvre qu’une courte distance de chaque côté avant que la rue ne disparaisse de votre champ de vision. En bas de la rue, une voiture rouge approche, mais elle n’est pas encore entrée dans votre champ de vision.

Tout en haut du gratte-ciel, quelqu’un regarde par la fenêtre du 20e étage. La position élevée de cette personne lui permet d’avoir une vue plus large, qui s’étend peut-être sur un kilomètre de chaque côté. Elle peut apercevoir la voiture rouge au loin, bien avant qu’elle ne soit visible pour vous. Pour vous, la voiture reste dans le futur, alors que pour la personne qui est dans le gratte-ciel, elle fait déjà partie du présent. Et lorsque la voiture finit par quitter votre champ de vision, elle devient votre passé, alors qu’elle continue d’exister dans le présent pour la personne qui se trouve au 20e étage.

Une personnalité évoluée est semblable à la personne qui se trouve au 20e étage du gratte-ciel. Depuis cette perspective élevée, une telle personnalité peut observer le passé et l’avenir du reste d’entre nous, avec la même clarté que nous percevons le moment présent.

Pendant la guerre du Mahabharata, Bhishma, grièvement blessé, reposait sur un lit de flèches. Le Seigneur Krishna s’approcha de lui et Bhishma demanda au Seigneur : « Qu’est-ce qui m’a conduit à ce destin ? J’ai examiné une centaine de mes vies antérieures sans trouver de justification à ce destin. »

Krishna lui dit : « Regarde au-delà. »

Bhishma répondit : « Je ne peux pas voir au-delà. »

En réponse, Krishna accorda à Bhishma le don d’entrevoir son passé le plus éloigné. Désormais, la conscience de Bhishma pouvait voyager au-delà de ses limites temporelles antérieures et il fut témoin d’une vie antérieure dans laquelle il avait le statut de prince. Au cours d’une expédition de chasse fatidique, il rencontra un serpent, l’attrapa par la queue, le fit tournoyer et le jeta sur un buisson épineux où il mourut. Bhishma se trouvait à présent confronté aux répercussions de cette action, ce qui explique pourquoi ces flèches étaient devenues sa dernière demeure.

« L’abandon implique une complète disponibilité dans l’acceptation ; c’est à ce prix que tout prend son sens et devient constructif. »

Babuji Maharaj, samedi 13 août 2005 — 10 h

La rigidité, l’insistance et l’exigence sont l’antithèse de la disponibilité. La vraie disponibilité est inconditionnelle. Être disponible, c’est faire de soi une offrande, sans souci de réciprocité. Il est normal d’avoir un souhait, mais exiger qu’il soit satisfait, c’est poser des conditions à cette offrande de soi. Une disponibilité conditionnelle n’est pas une vraie disponibilité. Les souhaits non satisfaits, qu’ils soient conscients ou inconscients, nous obnubilent et nous maintiennent piégés dans différents schémas émotionnels, créant une conscience tamasique. Une déception momentanée est compréhensible, mais une conscience sattvique est résiliente et rebondit rapidement.

Pour que la conscience s’épanouisse en une sensibilité raffinée, il faut créer un haut niveau d’acceptation. Il est facile d’accepter ce qui est désirable, mais la véritable acceptation exige d’accepter aussi ce qui est douloureux. Une personne sensible reste vulnérable à tout. La sensibilité à la douleur augmente. Si la douleur dépasse les limites de la tolérance, la nature réagit avec bienveillance en supprimant la sensibilité. Cependant, il est tragique d’être privé de sa sensibilité et cela procure une douleur unique en son genre.

«  Quelles sont les aspirations de votre cœur ? C’est sa disponibilité, la ferveur de son appel qui attire notre attention et qui fait que nous nous y attardons particulièrement. »

Babuji Maharaj, jeudi 18 avril 1999 – 8 h

Le mot soufi pour transmission est tavajjoh, qui se traduit par « attention », donnée par le Maître au disciple. Les gens ont mal compris la déclaration de Babuji dans La Réalité à l’aube : « Nous l’aimons avec foi et vénération, essayant par tous les moyens d’attirer son attention et ses faveurs. » Elle est facile à comprendre si l’on remplace le mot « attention » par « transmission » et le mot « faveur » par « grâce » : Nous l’aimons avec foi et vénération en essayant par tous les moyens d’attirer sa transmission et sa grâce.

Certains travaillent pour attirer son attention et ses faveurs. Certains crient et font des signes de loin. Une telle attention est sans valeur et si l’on travaille pour l’obtenir, son fruit sera amer. La véritable quête consiste à attirer la transmission et la grâce du Maître, ce qui incarne l’essence de l’attention. Plus l’intériorisation – pratyahara – est profonde, plus ce phénomène se déploie. Pratyahara implique d’accorder l’attention nécessaire à l’extérieur tout en consacrant son attention principale aux dimensions intérieures. Les activités terrestres – travail, conversation, lecture, repas, etc. – requièrent un certain degré d’attention qui ne dépasse pas, disons, cinq pour cent. L’essence de pratyahara consiste à renforcer la conscience intérieure et à consacrer toute son attention au monde intérieur, car c’est là que l’on rencontre le Maître. L’accès à cette présence intérieure n’est possible que si l’on reste dans un état de pratyahara.

Vous pouvez être physiquement présent auprès du Maître mais mentalement absent. Vous pouvez être présent en pleine conscience mais absent par le cœur. Être présent par le cœur est tout ce qui compte. Les membres de la famille se retrouvent à l’heure du repas, mais dans certains foyers chacun reste absorbé par son smartphone, plongé dans son monde virtuel. Même si la famille est réunie physiquement à ce moment, il n’y a pas d’unité. De même, Babuji a dit qu’il était préférable qu’un disciple reste chez lui en se souvenant du Maître, plutôt qu’il soit en compagnie physique du Maître en se souvenant de sa maison. Être dans la présence physique du Maître est une sorte de salokyata – c’est être dans son royaume. Cependant, c’est au niveau spirituel que le cœur d’une personne doit être disponible et aligné avec celui du Maître. C’est l’état de sayujyata, d’osmose avec le Bien-Aimé.

Je prie pour que tous incarnent l’esprit du mendiant décrit dans l’histoire « A Fakir’s Wealth », celui qui se tient devant le Maître mais a oublié le bol qui est dans ses mains et la raison même de sa venue. Il ne se souvient plus si c’est pour donner ou pour recevoir un service. Pourtant, il se tient devant le Maître avec une ouverture profonde et une disponibilité inébranlable.

« Être au service de toute son âme, c’est avoir le cœur totalement ouvert au Divin et dans une disponibilité complète, sans se poser de questions sur le pourquoi et le comment de ce qui doit être accompli. »

Le Vénérable, mardi 11 avril 2000 – 8 h 30

La connexion au Soi

La prière est depuis toujours la réaction naturelle de l’être humain confronté aux situations difficiles de la vie, comme la pauvreté, les épreuves, la maladie, la mort ou les catastrophes. Nous prions traditionnellement une puissance supérieure ou Dieu, pour demander ce dont nous avons besoin et ce que nous désirons.

La prière cultive une attitude d’humilité et d’acceptation et instaure une relation juste avec la Source. Elle peut nous emporter au-delà des mots, jusqu’au plus profond du sacré. Il est naturel d’exposer nos peines dans la prière, mais partageons aussi nos joies. Rester relié à Dieu en permanence dans un état d’humilité et d’abandon, c’est entrer en état de prière. Cet état se transforme en une méditation profonde, dans laquelle nous transcendons la relation pour aller vers une proximité infinie, et même vers l’unité. La prière est l’expression intérieure d’une immense gratitude.

Dans la prière, le mot « Maître » fait référence à Dieu – la Divinité dans le cœur de chacun.

La prière du Sahaj Marg/Heartfulness mérite d’être examinée en profondeur. Elle est extrêmement nuancée et comprend de multiples dimensions. Elle est composée de trois énoncés. Elle ne contient aucune demande. Il serait bon que tous consacrent du temps à essayer de comprendre l’importance et le sens véritable de la prière, en prenant chaque ligne et en réfléchissant à chaque mot. Des dimensions nouvelles s’ouvriront ainsi.

Nous offrons cette prière le soir pendant dix à quinze minutes pour nous relier à la Source, juste avant de nous endormir.

Nous l’offrons également le matin, avant la méditation.

Asseyez-vous confortablement, fermez doucement les yeux et détendez-vous. Répétez lentement et en silence les paroles de la prière ci-dessous. Méditez pendant dix à quinze minutes sur leur véritable signification et sentez les mots résonner dans votre cœur, sans tenter de les analyser. Laissez leur sens surgir de l’intérieur. Essayez de vous perdre dans cette prière. Allez au-delà des mots et laissez-vous gagner par ce que vous ressentez.

Ô Maître !

Tu es le vrai but de la vie humaine.

Nous ne sommes encore qu’esclaves de souhaits qui font obstacle à notre évolution.

Tu es le seul Dieu et le seul pouvoir qui puisse nous élever jusque-là.

Répétez cette prière intérieurement une deuxième fois et approfondissez encore votre ressenti. Laissez-vous absorber dans cette sensation au-delà des mots. Immergez-vous dans cet état de prière méditative au moment de vous endormir.

Le matin, reconnectez-vous à la Source en offrant à nouveau cette prière silencieuse avant de commencer la méditation Heartfulness.

Kamlesh D. Patel (Daaji)

Né le 28 septembre 1956 dans le Gujarat, en Inde, Daaji a manifesté très tôt un intérêt pour la méditation et la spiritualité. Il a commencé à pratiquer la méditation Sahaj Marg à l’âge de dix-neuf ans, pendant ses études de pharmacie. Peu après, il a rencontré son guru, Babuji. Après avoir obtenu son diplôme avec mention au L.M. College of Pharmacy d’Ahmedabad, Daaji s’est marié et installé à New York où il a développé une entreprise pharmaceutique prospère, tout en élevant ses deux fils avec son épouse. Dans le même temps, Daaji a continué de se consacrer pleinement à la spiritualité auprès de son Maître Chariji, successeur de Babuji. Au fil des ans, Daaji a joué un rôle de plus en plus actif au sein de la Mission, tant sur le plan organisationnel, qu’en diffusant le message du Sahaj Marg et en enseignant sa méthode. En 2011, il a été désigné par Chariji comme son successeur spirituel.

En tant que fondateur du mouvement Heartfulness, Daaji remplit désormais les nombreuses fonctions d’un guru des temps modernes, voyageant beaucoup et apportant son soutien aux chercheurs du monde entier. Il est fermement convaincu qu’il faut nourrir la jeunesse d’aujourd’hui avec des outils pratiques d’autogestion et des valeurs universelles. Sous sa direction, les étudiants et enseignants de plus de 2500 écoles, universités et collèges bénéficient d’un vaste choix de programmes de développement personnel fondés sur des valeurs universelles.

Daaji consacre une grande partie de son temps et de son énergie à ses recherches personnelles dans le domaine de la spiritualité et de la conscience, et partage régulièrement ses découvertes lors de conférences publiques, sur son site web et différents médias sociaux. Ses articles paraissent dans différentes publications, comme le Huffington Post, le Chicago Tribune, le Times of India et le Business Standard. Dil Ki Awaaz, série en douze épisodes, diffusée sur Radio City Smaran, a reçu un très bon accueil du public en Inde et au-delà.

Daaji prône le rapprochement entre les traditions anciennes et la science moderne. Considérant qu’il convient d’aborder la spiritualité avec une approche scientifique, il a réuni une équipe de cent scientifiques pour étudier les effets physiologiques et génétiques de la méditation et de la transmission yogique. Comme il le dit volontiers, « Vous êtes l’expérimentateur, l’expérience et aussi son résultat. »

Daaji souhaite que la méditation Heartfulness puisse être connue de tous les foyers du monde. Sous son impulsion, des formations gratuites à la méditation sont désormais proposées dans des milliers de Heartspots et centres de retraite dans plus de 160 pays. Les formateurs Heartfulness sont disponibles bénévolement dans le monde entier pour des méditations individuelles et de groupe, en présence ou à distance, ou encore via l’application Heartfulness pour iPhone et Android (en anglais pour l’instant).

Lien de téléchargement

Pour en savoir plus sur Daaji, visitez le site www.daaji.fr

“À mesure que nous nous élevons, notre besoin d’être reconnu diminue de plus en plus jusqu’à ce que nous devenions un avec l’infini, nous dissolvant dans l’infini et devenant l’infini. Ainsi, il y a dans le monde matériel l’épanouissement de l’égo, tandis que dans le monde spirituel il y a la totale dissolution de l’ego personnel. Ceci est la beauté du chemin spirituel.”

Daaji

Parthasarathi Rajagopalachari (Chariji)

Shri Parthasarathi Rajagopalachari, appelé affectueusement Chariji, est né le 24 juillet 1927 à Vayalur (près de Chennai), dans le sud de l’Inde. Aîné de quatre enfants, il perdit sa mère à l’âge de cinq ans, peu après la naissance de sa petite sœur qui décéda à son tour peu de temps après. Son père, Shri C.A. Rajagopalachari était cadre dans les chemins de fer, il éleva Parthasarathi et ses deux jeunes frères avec beaucoup de soin. La perte de sa mère allait cependant laisser en Parthasarathi un vide profond qui l’accompagna jusqu’à l’âge adulte.

Après une licence en sciences à l’Université hindoue de Bénarès, il occupa un premier emploi dans le domaine de l’ingénierie chimique, puis passa deux ans en Yougoslavie afin d’étudier les techniques de fabrication des plastiques.

Il épousa Sulochana en 1955 et rejoignit la même année le groupe T. T. Krishnamachari, accédant rapidement au poste de directeur exécutif d’une des sociétés du groupe. Son travail l’amena à voyager beaucoup en Inde et à l’étranger, voyages internationaux qui se poursuivirent toute sa vie, tant pour raisons professionnelles que dans son rôle de guide du Sahaj Marg.

Les aspirations spirituelles de Chariji s’éveillèrent à l’âge de dix-huit ans après qu’il eut assisté à une conférence sur la Bhagavad Gita. Il commença alors à étudier en profondeur les textes religieux et spirituels de différentes traditions, notamment le christianisme. Sept ans plus tard, en 1964, Chariji rencontra Babuji et commença la pratique du Sahaj Marg. Dès sa première rencontre avec Babuji, comme il l’a écrit dans son livre, Mon Maître, « J’ai su immédiatement et intuitivement que j’avais trouvé la personne qui, seule, pouvait être mon Maître et me conduire à mon but. »

Tout en continuant à assumer ses responsabilités familiales et professionnelles, Chariji est resté assidu dans sa pratique spirituelle et fervent dans sa dévotion envers Babuji. Il l’a assisté avec compétence dans son travail spirituel et a apporté une contribution substantielle à l’essor de la Mission.

La venue en Inde d’Européens attirés par les enseignements de Babuji a conduit celui-ci à effectuer, dès 1972, une série de voyages en Europe et en Amérique du Nord, accompagné de Chariji. Une relation de complicité et d’amour profond s’est développée entre eux à cette occasion.

Ces voyages ont semé les graines du développement du Sahaj Marg dans le monde.

Au décès de son maître en 1983, Chariji s’est consacré à la poursuite du travail de Babuji et à l’avancement de sa vision de l’humanité. Sous sa conduite, l’organisation mise en place par Babuji a prospéré en Inde et dans plus de cent autres pays. Au moment du décès de Chariji, la Mission, qui comptait 5000 membres à l’époque de Babuji, en totalisait 500 000.

Brillant orateur, Chariji était aussi doté d’une capacité de travail apparemment illimitée. Il était connu pour sa grande disponibilité. Des dizaines de milliers de personnes peuvent d’ailleurs témoigner de rencontres avec lui, qui ont transformé leur vie.

Il a écrit et publié plus d’une centaine de livres. Mon Maître, un hommage à son bien-aimé Babuji, a été traduit en 20 langues.

En raison d’une santé devenue fragile, Chariji a désigné, dès 2010, Kamlesh D. Patel comme vice-président de la Mission et son successeur. Ces nouvelles ont été annoncées publiquement, afin de leur assurer une large diffusion et de faciliter la prise de fonctions de Kamlesh. Dès lors, et jusqu’au décès de Chariji, le 20 décembre 2014, ils ne se sont quasiment jamais quittés.

“Tournez-vous vers l’intérieur. Toute la connaissance, tous les pouvoirs, tout est à l’intérieur. Votre destinée est à l’intérieur, votre avenir est à l’intérieur, et l’ultime est à l’intérieur”.

Ram Chandra de Shahjahanpur (Babuji)

Babuji naquit le 30 avril 1899 dans la ville de Shahjahanpur (Uttar Pradesh), dans le nord de l’Inde. Dès son plus jeune âge, il manifesta un désir de réalisation spirituelle qui éclipsait tout autre intérêt.

Il occupa pendant plus de trente ans le poste de greffier au tribunal de district de Shahjahanpur. Il se maria à l’âge de dix-neuf ans, et sa femme, Bhagwati, lui donna deux filles et quatre fils avant de décéder en 1949.

En juin 1922, à l’âge de vingt-deux ans, il rencontra Lalaji, qui reconnut en lui son successeur, tel qu’il lui était apparu en rêve des années auparavant.

Ils ne se rencontrèrent que rarement du vivant de Lalaji, qui devint pourtant le centre et le seul but de l’existence de Babuji.

Babuji considérait que l’évolution de la conscience est un droit de naissance et qu’elle devrait être offerte gratuitement aux chercheurs sincères du monde entier. Convaincu que le vrai guru est le serviteur ultime, il vécut sa vie au service de tous, sans distinction de caste, de croyance, de religion, de sexe ou de nationalité. Il enseignait que la vie matérielle et la vie spirituelle sont comme les deux ailes d’un oiseau et que la vie de famille est le meilleur environnement pour apprendre les vertus jumelles de l’amour et du sacrifice. Il simplifia et perfectionna le système du Raja Yoga en conséquence, afin que chacun puisse le pratiquer et en bénéficier.

Il conseillait à ses disciples de ne pas se laisser décourager par leurs défauts et leurs imperfections, mais d’abandonner leurs erreurs en prenant la résolution de ne plus les répéter. Il leur rappelait que c’est dans le présent que nous développons notre caractère et créons ainsi un avenir plus radieux.

Babuji, qui était la plus humble des personnes, avait une foi immense en son guru. Il était convaincu que les chercheurs de toutes cultures et de toutes nationalités adopteraient les pratiques simples et efficaces qu’il proposait. En 1972, il introduisit le Sahaj Marg en Europe et en Amérique du Nord, accompagné de son disciple dévoué et Secrétaire général de la Mission, Shri Parthasarathi Rajagopalachari. Babuji le choisit pour lui succéder en tant que troisième guru de la tradition Heartfulness.

“La fin de la religion est le début de la spiritualité. La fin de la spiritualité est le début de la Réalité et la fin de la Réalité est la véritable Béatitude. Quand cela aussi est parti, nous avons atteint notre destination”

Babuji

Ram Chandra de Fatehgarh (Lalaji)

Né dans une riche famille de propriétaires terriens, Lalaji développa très tôt, sous l’influence de sa mère qui était très pieuse, une grande aspiration pour Dieu. Elle décéda alors qu’il n’avait que sept ans, laissant en lui l’empreinte de sa foi intense. Éduqué dans un premier temps par un précepteur, il passa huit ans à l’école de la Mission à Farrukhabad où il découvrit le christianisme. Il fut impressionné par les paroles de Jésus-Christ : « Il est possible de faire passer un chameau par le chas d’une aiguille, mais impossible à un homme riche d’atteindre la demeure de Dieu. »

Suite à la spoliation des biens de la famille, Lalaji connut la pauvreté, mais accepta de bonne grâce ces revers de fortune, son but dans la vie étant de nature spirituelle.

Il s’associa à un saint soufi de l’Ordre des Naqshbandi, Moulvi Fazl Ahmed Khan Saheb, également appelé Huzur Maharaj. Celui-ci avait une approche très ouverte du soufisme, dont il dispensait les enseignements à tous, sans distinction de caste et de croyance. Il accueillait des personnes de toutes classes sociales et de toutes religions, hindous, musulmans et chrétiens. Il déclarait que les religions sont nombreuses, mais que leur essence est unique, c’est-à-dire acquérir la spiritualité.

Lalaji fit siens ces principes que l’on retrouve dans la philosophie du Sahaj Marg.

Lalaji considérait que la vie de famille était le cadre le plus favorable au développement personnel et qu’il était possible d’évoluer jusqu’au plus haut niveau spirituel tout en accomplissant ses obligations dans le monde. Poursuivant un tel but pour lui-même, Lalaji offrait de former les autres spirituellement, afin que tous, sans exception, puissent réaliser les aspirations les plus hautes, qui étaient réservées autrefois aux ermites et aux ascètes.

Sa réputation se répandit rapidement et beaucoup vinrent chercher réconfort et conseils spirituels auprès de lui. Grâce au travail qu’il a accompli, Heartfulness est aujourd’hui en mesure d’offrir une pratique simple et efficace à tous les chercheurs intéressés par la spiritualité.

“Le bonheur n’est nulle part à l’extérieur. On le trouve en fixant notre attention, dans une disposition calme et dans le retrait de notre mental. Ceux qui connaissent ce secret ne recherchent pas le bonheur à l’extérieur. Derrière la goutte s’étend la mer, la mer soutient la goutte. Faire que la goutte réalise l’océan, c’est toute la Réalité.”
Lalaji

La relaxation

 

La méthode de relaxation consiste en une série de suggestions qui nous aident à nous détendre. Il est conseillé de la pratiquer juste avant la méditation, et nous pouvons aussi y recourir chaque fois que nous en ressentons le besoin.

Éteignez votre portable et faites en sorte de ne pas être dérangé.

  • Asseyez-vous confortablement et fermez tranquillement les yeux
  • Pour commencer, remuez doucement les orteils et sentez qu’ils se détendent
  • Détendez vos chevilles et vos pieds. Sentez que l’énergie apaisante et bienfaisante de la Terre-Mère pénètre dans la plante de vos pieds, détend vos mollets et remonte jusqu’à vos genoux
  • Sentez l’énergie monter le long de vos jambes et les détendre jusqu’aux cuisses
  • Portez à présent votre attention sur vos hanches, votre bassin et votre taille et sentez qu’ils se détendent
  • L’énergie remonte maintenant le long de votre dos et le détend jusqu’en haut
  • Détendez ensuite votre poitrine… vos épaules… et sentez qu’elles fondent
  • Détendez vos bras jusqu’aux coudes… chaque muscle de vos avant-bras… puis vos mains… jusqu’au bout des doigts
  • Portez votre attention sur les muscles de votre cou et détendez-les. Remontez ensuite vers le visage. Détendez la mâchoire… la bouche… le nez… les yeux… les paupières… le lobe des oreilles… les muscles du visage… le front… jusqu’au sommet de la tête
  • Sentez à présent que tout votre corps est profondément détendu. Parcourez-le de la tête aux pieds et si vous ressentez encore une tension, une douleur ou une gêne dans une partie du corps, immergez-la un moment encore dans l’énergie apaisante de la Terre-Mère
  • Amenez doucement votre attention vers le cœur. Restez-y tranquillement… sentez-vous immergé dans l’amour et la lumière déjà présents dans votre cœur
  • Absorbez-vous lentement en vous-même.

Restez absorbé aussi longtemps que vous le souhaitez, jusqu’à ce que vous vous sentiez prêt à émerger.