Soyez joyeux

« Soyez des abhyasis joyeux, lumineux ; laissez non seulement parler votre cœur, mais montrez que suivre un chemin spirituel est une belle entreprise, qui vous rend heureux, même si votre vie matérielle n’est pas facile. Si vous avez bien compris où mène cette voie, vivez vos expériences malheureuses sans vous laisser affecter en profondeur… »

– Lalaji Maharaj, dimanche 27 juin 1999 – 10h00

« Ne pensez pas qu’élévation spirituelle signifie tristesse, nous sommes joyeux, ne l’oubliez pas. »

– Lalaji Maharaj, lundi 14 août 2000–17h00

« Sois forte et gaie, tu sais bien que ‘la joie attire la grâce’ ; alors, reste calme et souriante pour l’amour de moi. »

– Babuji Maharaj, dimanche 14 juin 1998–11h30

Pujya Babuji a indiqué que la bonne volonté était la seule qualification pour pratiquer le Sahaj Marg. Selon moi, « bonne volonté » signifie pratiquer avec joie. Un cœur heureux et joyeux attire automatiquement la grâce. En revanche, un cœur récalcitrant, accablé par l’amertume, la colère et les désirs, fait dévier les pluies de grâce qui viennent d’en-haut. Les Maîtres veulent que nous participions avec joie à notre transformation. Les principes suivants sont donnés afin de favoriser la joie :

1) Éliminez les conditionnements reçus des parents, de la communauté et de nous-mêmes

    Notre état émotionnel tend à être conditionné par les préférences, les aversions et les valeurs inculquées par des sources extérieures, comme les parents et la communauté, ainsi que par nos expériences de vie. Comment la joie peut-elle s’enraciner dans un cœur qui ne peut être heureux que lorsque certaines conditions sont remplies ?

    Babuji disait : « L’homme heureux est celui qui est heureux en toutes circonstances. » La joie est inconditionnelle. Elle fleurit lorsque nous n’exigeons pas que certaines conditions soient remplies. Dans l’état de désir, notre bonheur repose sur la perspective de l’accomplissement de ce désir. Si celui-ci reste insatisfait, nous sommes déçus et découragés. Notre pendule émotionnel s’éloigne du bonheur et se rapproche de la souffrance. Si notre bonheur est soumis à condition et que cette condition n’est pas remplie, notre bonheur n’arrive jamais. Les sages sont ceux qui réalisent la futilité du désir. Le chercheur finit par comprendre que la vraie joie ne dépend d’aucun objet terrestre.

    Avec la transmission yogique, le pratiquant fait d’emblée l’expérience d’états supérieurs, ce qui crée automatiquement désintérêt et détachement vis-à-vis des plaisirs inférieurs. Ce discernement naturel entre ce qui est supérieur et ce qui est inférieur est l’essence même de Viveka. Le détachement évolue à son tour automatiquement en renoncement, Vairagya. Les systèmes traditionnels ont échoué, car ils n’ont pas été capables de créer des conditions plus élevées chez leurs aspirants. Sans l’expérience de ce qui est plus élevé, le renoncement n’apporte aucune joie, car les chercheurs s’aperçoivent que leur renoncement les a seulement privés des plaisirs du monde sans les remplacer par quelque chose de plus subtil. Ils succombent à FOMO (ndt. Fear Of Missing Out), la « peur de rater quelque chose ». La conviction que, dans le monde, les gens s’amusent davantage et vivent des joies plus grandes s’enracine dans un cœur resté vulnérable aux conditionnements culturels et personnels. C’est pourquoi les renonçants passaient traditionnellement leur vie dans la forêt, loin de toute tentation extérieure susceptible de réveiller leurs récepteurs samskariques et de les ramener à la mondanité.

    2) N’attendez rien !

    Ne cherchez pas l’idéal de perfection chez les autres. Songez aux couples qui ne cessent de se disputer à propos de problèmes mineurs. Ils n’ont pas le courage de se séparer et leur vie commune reste sans joie. Chercher la perfection chez les autres, surtout chez ceux qu’on aime, et ne pas les trouver à son goût, peut vite conduire à l’aversion, ce qui stoppe la circulation de l’amour. Cet amour gelé est une forme de suicide. L’autre a beau tenter de changer ou faire semblant de changer avec de faux sourires, un faux savoir-vivre et un faux comportement, le mensonge commence à prendre le dessus. Cela crée un contexte qui est l’illustration même du mensonge et du faux-semblant. La conclusion est donc : pour rester joyeux, n’attendez RIEN.

    3) Ne marchandez jamais

    C’est une question fondamentale dans la vie. Certains déclarent : « J’ai fait ce que j’ai pu » et se lavent les mains de toute responsabilité. Naturellement, leur joie s’évapore. Donner généreusement engendre de la joie, tandis qu’être avare l’épuise. Plus on fait pour les autres par amour, plus on a envie d’offrir. Refuser l’amour ou le service tant que ses propres exigences ne sont pas satisfaites crée un tsunami de souffrance. C’est un triste scénario que de dire : « Je l’ai vraiment aimée, mais elle ne m’a pas rendu la pareille. » Je dois comprendre que je ne peux que donner et je ne dois jamais exiger quoi que ce soit, sinon donner devient une simple transaction. Les transactions peuvent apporter un plaisir passager, mais jamais de joie véritable. Les gens n’épargnent même pas les dieux et les déesses dans les temples. Là aussi, le marchandage reste l’activité principale : « Je vous en prie, Dieu, si vous me donnez ceci, je ferai cela pour vous. » N’avez-vous pas honte d’une transaction aussi basse avec la divinité que vous servez et aimez ? Ou bien le faites-vous seulement pour des motivations égoïstes ? Lorsque vous savez intérieurement que vous êtes un tricheur, la joie est-elle vraiment possible ? Quiconque trompe l’autre ne fait que se tromper lui-même en fin de compte.

    4) Soyez reconnaissant envers tous

    La gratitude se manifeste surtout quand ce que nous avons reçu dépasse nos attentes. Comment rester en permanence dans un état de gratitude ? N’ayons pas la moindre attente. Nous considérons alors tout ce qui vient à nous comme une gratification et la recevons avec reconnaissance. Éprouver du contentement est bien, mais la gratitude a une envergure plus vaste, car elle reconnaît que chaque événement est un cadeau, un geste d’amour de la part du Bien-Aimé. Considérer tous les cadeaux comme des bénédictions divines crée un lien très fort avec Celui qui donne et provoque une grande effusion de joie.

    5) Remplissez pleinement vos engagements envers vous-même et vos proches

    Vous ne pouvez pas profiter pleinement d’une chose qui a été volée. Si vous volez une mangue, son goût ne sera pas aussi sucré que celui d’une mangue obtenue par des moyens légitimes. Certains tentent de masquer cette lourdeur intérieure par la fierté et le plaisir d’avoir volé, mais ce n’est que pour étouffer leur culpabilité. De même, négliger nos devoirs sacrés, envers nous-mêmes et envers les autres, prive ces responsabilités de cette ressource essentielle qu’est le temps nécessaire à leur accomplissement. Les activités auxquelles nous nous livrons à la place perdront leur douceur et seront accompagnées, dans une certaine mesure, par le chagrin d’avoir perdu des possibilités d’évolution.

    À l’inverse, s’acquitter de devoirs sacrés permet à la joie de s’exprimer sans limites. La joie est considérée comme une condition sattvique. Elle est associée à une activité subtile, par opposition à la recherche tamasique des plaisirs ou à la poursuite rajasique de l’ambition. N’importe quelle activité devient sattvique lorsqu’elle est effectuée dans la conscience divine. Ce point est essentiel car, en tant qu’aspirants spirituels incarnés, nous avons un pied dans le Monde lumineux et un pied sur Terre. Toutes les activités terrestres ne peuvent pas être sattviques par nature, mais grâce au souvenir constant, nous pouvons mener toutes les activités de manière sattvique, avec joie. Dans un état de détachement intérieur, nos actions sont dépourvues de motivations transactionnelles. Nous nous engageons dans ces activités avec un véritable sentiment d’allégresse et les réalisons pour leur valeur propre, au lieu d’en attendre un bénéfice personnel ou de poursuivre des objectifs cachés. La vie de celui qui est détaché est pleine d’entrain et de joie. C’est une facette du nishkam karma, l’action sans désir.

    6) Apprendre à pardonner

    La joie peut-elle coexister avec l’amertume ou la vengeance ? Nous devons apprendre à pardonner. Le pardon est synonyme de générosité, une qualité qui demeure dans le noble cœur du véritable renonçant. Rappelez-vous la célèbre histoire du Seigneur Krishna, de Karna et d’Arjuna : Arjuna, l’ennemi de Karna, demande au Seigneur Krishna pourquoi Karna a une réputation de générosité. Le Seigneur Krishna crée deux montagnes d’or et demande à Arjuna de donner tout l’or en une seule journée. Arjuna a du mal à donner l’or. Quelle que soit la quantité qu’il donne, les montagnes semblent garder la même taille. À la fin de la journée, les deux montagnes d’or se dressent encore. Le Seigneur Krishna convoque Karna et lui demande de donner les deux montagnes d’or. Karna dit aux deux premières personnes qui passent par là : « Cette montagne-ci t’appartient et celle-là t’appartient. » Il accomplit la tâche en quelques secondes par un simple acte de renoncement. Le véritable renonçant est totalement dépourvu du « sentiment de posséder », sa générosité est donc infinie.

    Le pardon est également un acte de générosité dans lequel nous n’avons pas d’attachement à ce qui nous a été volé. En présence du détachement et du renoncement, l’amertume ne peut persister. Le pardon devient naturel et automatique.

    7) N’entretenez ni jalousie, ni envie, ni préjugé

    Nous ne devons pas héberger de tels poisons dans notre cœur. Lorsque quelqu’un possède l’objet de notre désir, cela nous rappelle ce qui nous manque, et nous pouvons commencer à nourrir de l’amertume envers cette personne. Il en résulte de l’hostilité. Ce problème est, lui aussi, une conséquence du « sentiment de posséder », une expression de l’ego.

    Babuji a qualifié le préjugé de « plus grand obstacle sur le chemin ». Il découle de l’orgueil et est une autre expression de l’ego. Babuji nous conseille de cultiver plutôt l’humilité, en nous rappelant que : « Dieu réside en chacun, il n’y a donc aucune raison de traiter quiconque avec haine ».

    8) Rechercher de plus en plus de moins en moins

    La joie est légèreté. Avec elle, on est libre de tout fardeau, de conditions et de désirs, et indifférent à leurs objets. C’est la légèreté et la liberté apportées par saranagati dans son sillage. Ce n’est que de la joie. Le flux de la vie se dirige totalement vers le détachement ou liberté. Seul un cœur sans désir ne porte aucun fardeau. C’est pourquoi nous recherchons de plus en plus de moins en moins.

    La méthode est l’abandon. Pourquoi l’abandon est-il nécessaire à l’épanouissement d’un cœur joyeux ? Ce n’est que dans l’abandon que nous pouvons nous dégager de notre fardeau, lâcher tout ce dont nous dépendons et qui pèse si lourdement sur notre cœur.

    Le Seigneur Krishna : « … réfugiez-vous en moi seul. Je vous libérerai de tous les péchés… »

    Le Seigneur Christ : « Je suis la voie, la vérité et la vie. »

    Babuji Maharaj : « … restez calme et souriant par amour pour moi. »

    Bien que ces déclarations puissent paraître égotiques, les maîtres sont eux-mêmes dépourvus d’ego. Ils sont transformés par l’acte d’abandon. La prière est impossible sans gratitude et saranagati. L’absence de saranagati signifie qu’il reste encore une barrière entre le chercheur et Dieu. Ce mur crée une séparation entre le Créateur, l’Existence et le Créé. L’osmose entre ces deux dimensions est-elle possible dans ces conditions ? Si le simple mécanisme d’échange qu’est l’osmose n’est pas possible, comment pouvons-nous espérer une fusion complète ? La totalité est toujours disponible auprès du Créateur. L’essentiel est ceci : « Suis-je pareillement disponible, avec humilité et amour ? La véritable initiation a lieu lorsque nous passons d’un simple état d’abhyas, en tant que disciple sur le chemin, à un état d’abandon total.

    Babuji a écrit un jour à Chariji : « J’aimerais voir scintiller le cœur des abhyasis. » En tant que pratiquant du Sahaj Marg, je me demande : « Comment faire pour que cela se produise en moi ? Comment puis-je créer ce scintillement dans mon cœur ? Pourquoi les étoiles scintillantes dans le ciel de ma conscience sont-elles encore obscurcies par des nuages ? »

    Des nuages de différentes densités se forment, certains à cause de l’ego, d’autres à cause de l’ignorance et d’autres encore à cause de l’explosion continuelle de toutes sortes de désirs sombres et fumeux. Nous passons toute notre vie à jouer avec ce paysage coloré du ciel de la conscience. Il est tragique que cela nous occupe tellement de dépendre d’une chose ou d’une autre. Lorsque nous nous abandonnons et renonçons à l’ego, les nuages se dissipent et nous devenons vraiment indépendants.

    Comment s’abandonner ? Babuji répond : « Créez la dépendance. »

    Lorsque nous dépendons de Lui seul, tout le reste perd son emprise sur nous. Notre existence conditionnée devient inconditionnelle et nous atteignons la liberté. Lorsque nous nous abandonnons au sens propre du terme, la dépendance au monde disparaît. Alors seulement, commencent à apparaître le scintillement et l’éclat du cœur. D’un tel cœur émane le parfum de la joie.

    9) Soyez en harmonie avec la Nature

    Être en harmonie avec la Nature est le résultat de « de plus en plus de moins en moins. » « La Nature est l’essence même de la simplicité », écrit Babuji. Lors de notre nettoyage du soir, nous éliminons les impuretés et les complexités. Quand nous éliminons les impuretés, il reste la pureté. Quand nous éliminons les complexités, il reste la simplicité.

    10) Faites en sorte d’avoir de la compassion pour les autres, pas seulement pour vous

    Tout comme la justice doit être impartiale, la compassion doit l’être aussi. Elle doit s’étendre à tous sans préjugé, préférence ou discrimination. La compassion pour soi n’en est que l’une des manifestations. Mais nombreux sont ceux qui ne vont pas aussi loin, se contentant d’être compatissants envers eux-mêmes, tout en restant insensibles aux autres. Il n’y a pas là de véritable « compassion », mais que de l’égoïsme. Est-il possible de rester joyeux alors que d’autres souffrent autour de nous ? Un cœur humain ne peut rester insensible au malheur des autres. Les traditions spirituelles du monde entier nous demandent de cultiver la compassion et d’autres attitudes altruistes et bienveillantes. Par exemple, dans le chapitre I.33 des Yoga Sutras, Patanjali nous conseille de développer la gentillesse, la compassion, la joie, et l’indifférence à l’égard des malfaiteurs. Le bouddhisme appelle ces quatre qualités les brahma-viharas, c’est-à-dire non-mesurables. Ces quatre qualités sont également mentionnées ensemble dans les traditions bhakti et jaïn. On peut les considérer comme des valeurs universelles.

    11) Faisons en sorte que la joie, la gratitude et l’humilité deviennent la nature même de notre climat. Choisissez délibérément un climat qui ne peut que dilater votre cœur

    Les qualités suivantes, énoncées par le sage Ashtavakra, sont les caractéristiques d’un climat intérieur évolutif :

    « Si tu cherches la libération, mon fils, évite les objets des sens comme du poison et cultive le pardon, la sincérité, la compassion, le contentement et l’honnêteté comme antidote ».

    • Ashtavakra Gita |I.2|

    Il existe différents spectres de joie et chacun nous nourrit à un niveau particulier. Anandam ou félicité est son état pur, authentique. Alors que le contraire de la joie est le chagrin et le contraire du plaisir la douleur, la félicité n’a pas de contraire. Lorsque la félicité se reflète au niveau physique, elle est vécue comme un plaisir qui nourrit le corps grossier. Lorsqu’elle se reflète dans le système subtil, elle est vécue comme une joie qui nourrit tous les corps subtils. Dans sa forme authentique, anandam nourrit le corps causal, l’anandamaya kosha. L’expression de la félicité dans l’anandamaya kosha vient du fait qu’elle est proche de l’atman, qui est potentialité pure.

    Plus l’expression de la félicité est grossière, moins l’expérience est gratifiante. Ainsi, le souvenir d’un plaisir passé laisse souvent frustré. Il alimente le désir de répéter cette expérience. En revanche, le souvenir d’une joie passée a tendance à recréer cette même joie dans le présent. Avant de commencer notre voyage spirituel, nous avons tendance à nous identifier au plaisir au niveau physique avant de nous orienter vers l’identification à la joie et enfin vers l’identification à la félicité. Mais pour avancer vers l’atman, nous devons transcender notre identification à la félicité, car l’atman est au-delà de la félicité.

    Accomplir cette transition est le travail du Maître. Il n’est pas possible de renoncer à la félicité, car la condition de renoncement produirait encore plus de félicité. Nous devons donc laisser ce travail au Maître. Nous devons nous consacrer à créer de la joie en nous, à l’aide des méthodes présentées ci-dessus. Ce n’est qu’en arrivant à la joie parfaite, à l’état d’anandam, que nous aurons peut-être l’opportunité de transcender cet état, et au-delà de pénétrer dans le domaine de la potentialité et de la Rienté.

    Avec amour et respect,

    Kamlesh

    La connexion au Soi

    La prière est depuis toujours la réaction naturelle de l’être humain confronté aux situations difficiles de la vie, comme la pauvreté, les épreuves, la maladie, la mort ou les catastrophes. Nous prions traditionnellement une puissance supérieure ou Dieu, pour demander ce dont nous avons besoin et ce que nous désirons.

    La prière cultive une attitude d’humilité et d’acceptation et instaure une relation juste avec la Source. Elle peut nous emporter au-delà des mots, jusqu’au plus profond du sacré. Il est naturel d’exposer nos peines dans la prière, mais partageons aussi nos joies. Rester relié à Dieu en permanence dans un état d’humilité et d’abandon, c’est entrer en état de prière. Cet état se transforme en une méditation profonde, dans laquelle nous transcendons la relation pour aller vers une proximité infinie, et même vers l’unité. La prière est l’expression intérieure d’une immense gratitude.

    Dans la prière, le mot « Maître » fait référence à Dieu – la Divinité dans le cœur de chacun.

    La prière du Sahaj Marg/Heartfulness mérite d’être examinée en profondeur. Elle est extrêmement nuancée et comprend de multiples dimensions. Elle est composée de trois énoncés. Elle ne contient aucune demande. Il serait bon que tous consacrent du temps à essayer de comprendre l’importance et le sens véritable de la prière, en prenant chaque ligne et en réfléchissant à chaque mot. Des dimensions nouvelles s’ouvriront ainsi.

    Nous offrons cette prière le soir pendant dix à quinze minutes pour nous relier à la Source, juste avant de nous endormir.

    Nous l’offrons également le matin, avant la méditation.

    Asseyez-vous confortablement, fermez doucement les yeux et détendez-vous. Répétez lentement et en silence les paroles de la prière ci-dessous. Méditez pendant dix à quinze minutes sur leur véritable signification et sentez les mots résonner dans votre cœur, sans tenter de les analyser. Laissez leur sens surgir de l’intérieur. Essayez de vous perdre dans cette prière. Allez au-delà des mots et laissez-vous gagner par ce que vous ressentez.

    Ô Maître !

    Tu es le vrai but de la vie humaine.

    Nous ne sommes encore qu’esclaves de souhaits qui font obstacle à notre évolution.

    Tu es le seul Dieu et le seul pouvoir qui puisse nous élever jusque-là.

    Répétez cette prière intérieurement une deuxième fois et approfondissez encore votre ressenti. Laissez-vous absorber dans cette sensation au-delà des mots. Immergez-vous dans cet état de prière méditative au moment de vous endormir.

    Le matin, reconnectez-vous à la Source en offrant à nouveau cette prière silencieuse avant de commencer la méditation Heartfulness.

    Kamlesh D. Patel (Daaji)

    Né le 28 septembre 1956 dans le Gujarat, en Inde, Daaji a manifesté très tôt un intérêt pour la méditation et la spiritualité. Il a commencé à pratiquer la méditation Sahaj Marg à l’âge de dix-neuf ans, pendant ses études de pharmacie. Peu après, il a rencontré son guru, Babuji. Après avoir obtenu son diplôme avec mention au L.M. College of Pharmacy d’Ahmedabad, Daaji s’est marié et installé à New York où il a développé une entreprise pharmaceutique prospère, tout en élevant ses deux fils avec son épouse. Dans le même temps, Daaji a continué de se consacrer pleinement à la spiritualité auprès de son Maître Chariji, successeur de Babuji. Au fil des ans, Daaji a joué un rôle de plus en plus actif au sein de la Mission, tant sur le plan organisationnel, qu’en diffusant le message du Sahaj Marg et en enseignant sa méthode. En 2011, il a été désigné par Chariji comme son successeur spirituel.

    En tant que fondateur du mouvement Heartfulness, Daaji remplit désormais les nombreuses fonctions d’un guru des temps modernes, voyageant beaucoup et apportant son soutien aux chercheurs du monde entier. Il est fermement convaincu qu’il faut nourrir la jeunesse d’aujourd’hui avec des outils pratiques d’autogestion et des valeurs universelles. Sous sa direction, les étudiants et enseignants de plus de 2500 écoles, universités et collèges bénéficient d’un vaste choix de programmes de développement personnel fondés sur des valeurs universelles.

    Daaji consacre une grande partie de son temps et de son énergie à ses recherches personnelles dans le domaine de la spiritualité et de la conscience, et partage régulièrement ses découvertes lors de conférences publiques, sur son site web et différents médias sociaux. Ses articles paraissent dans différentes publications, comme le Huffington Post, le Chicago Tribune, le Times of India et le Business Standard. Dil Ki Awaaz, série en douze épisodes, diffusée sur Radio City Smaran, a reçu un très bon accueil du public en Inde et au-delà.

    Daaji prône le rapprochement entre les traditions anciennes et la science moderne. Considérant qu’il convient d’aborder la spiritualité avec une approche scientifique, il a réuni une équipe de cent scientifiques pour étudier les effets physiologiques et génétiques de la méditation et de la transmission yogique. Comme il le dit volontiers, « Vous êtes l’expérimentateur, l’expérience et aussi son résultat. »

    Daaji souhaite que la méditation Heartfulness puisse être connue de tous les foyers du monde. Sous son impulsion, des formations gratuites à la méditation sont désormais proposées dans des milliers de Heartspots et centres de retraite dans plus de 160 pays. Les formateurs Heartfulness sont disponibles bénévolement dans le monde entier pour des méditations individuelles et de groupe, en présence ou à distance, ou encore via l’application Heartfulness pour iPhone et Android (en anglais pour l’instant).

    Lien de téléchargement

    Pour en savoir plus sur Daaji, visitez le site www.daaji.fr

    “À mesure que nous nous élevons, notre besoin d’être reconnu diminue de plus en plus jusqu’à ce que nous devenions un avec l’infini, nous dissolvant dans l’infini et devenant l’infini. Ainsi, il y a dans le monde matériel l’épanouissement de l’égo, tandis que dans le monde spirituel il y a la totale dissolution de l’ego personnel. Ceci est la beauté du chemin spirituel.”

    Daaji

    Parthasarathi Rajagopalachari (Chariji)

    Shri Parthasarathi Rajagopalachari, appelé affectueusement Chariji, est né le 24 juillet 1927 à Vayalur (près de Chennai), dans le sud de l’Inde. Aîné de quatre enfants, il perdit sa mère à l’âge de cinq ans, peu après la naissance de sa petite sœur qui décéda à son tour peu de temps après. Son père, Shri C.A. Rajagopalachari était cadre dans les chemins de fer, il éleva Parthasarathi et ses deux jeunes frères avec beaucoup de soin. La perte de sa mère allait cependant laisser en Parthasarathi un vide profond qui l’accompagna jusqu’à l’âge adulte.

    Après une licence en sciences à l’Université hindoue de Bénarès, il occupa un premier emploi dans le domaine de l’ingénierie chimique, puis passa deux ans en Yougoslavie afin d’étudier les techniques de fabrication des plastiques.

    Il épousa Sulochana en 1955 et rejoignit la même année le groupe T. T. Krishnamachari, accédant rapidement au poste de directeur exécutif d’une des sociétés du groupe. Son travail l’amena à voyager beaucoup en Inde et à l’étranger, voyages internationaux qui se poursuivirent toute sa vie, tant pour raisons professionnelles que dans son rôle de guide du Sahaj Marg.

    Les aspirations spirituelles de Chariji s’éveillèrent à l’âge de dix-huit ans après qu’il eut assisté à une conférence sur la Bhagavad Gita. Il commença alors à étudier en profondeur les textes religieux et spirituels de différentes traditions, notamment le christianisme. Sept ans plus tard, en 1964, Chariji rencontra Babuji et commença la pratique du Sahaj Marg. Dès sa première rencontre avec Babuji, comme il l’a écrit dans son livre, Mon Maître, « J’ai su immédiatement et intuitivement que j’avais trouvé la personne qui, seule, pouvait être mon Maître et me conduire à mon but. »

    Tout en continuant à assumer ses responsabilités familiales et professionnelles, Chariji est resté assidu dans sa pratique spirituelle et fervent dans sa dévotion envers Babuji. Il l’a assisté avec compétence dans son travail spirituel et a apporté une contribution substantielle à l’essor de la Mission.

    La venue en Inde d’Européens attirés par les enseignements de Babuji a conduit celui-ci à effectuer, dès 1972, une série de voyages en Europe et en Amérique du Nord, accompagné de Chariji. Une relation de complicité et d’amour profond s’est développée entre eux à cette occasion.

    Ces voyages ont semé les graines du développement du Sahaj Marg dans le monde.

    Au décès de son maître en 1983, Chariji s’est consacré à la poursuite du travail de Babuji et à l’avancement de sa vision de l’humanité. Sous sa conduite, l’organisation mise en place par Babuji a prospéré en Inde et dans plus de cent autres pays. Au moment du décès de Chariji, la Mission, qui comptait 5000 membres à l’époque de Babuji, en totalisait 500 000.

    Brillant orateur, Chariji était aussi doté d’une capacité de travail apparemment illimitée. Il était connu pour sa grande disponibilité. Des dizaines de milliers de personnes peuvent d’ailleurs témoigner de rencontres avec lui, qui ont transformé leur vie.

    Il a écrit et publié plus d’une centaine de livres. Mon Maître, un hommage à son bien-aimé Babuji, a été traduit en 20 langues.

    En raison d’une santé devenue fragile, Chariji a désigné, dès 2010, Kamlesh D. Patel comme vice-président de la Mission et son successeur. Ces nouvelles ont été annoncées publiquement, afin de leur assurer une large diffusion et de faciliter la prise de fonctions de Kamlesh. Dès lors, et jusqu’au décès de Chariji, le 20 décembre 2014, ils ne se sont quasiment jamais quittés.

    “Tournez-vous vers l’intérieur. Toute la connaissance, tous les pouvoirs, tout est à l’intérieur. Votre destinée est à l’intérieur, votre avenir est à l’intérieur, et l’ultime est à l’intérieur”.

    Ram Chandra de Shahjahanpur (Babuji)

    Babuji naquit le 30 avril 1899 dans la ville de Shahjahanpur (Uttar Pradesh), dans le nord de l’Inde. Dès son plus jeune âge, il manifesta un désir de réalisation spirituelle qui éclipsait tout autre intérêt.

    Il occupa pendant plus de trente ans le poste de greffier au tribunal de district de Shahjahanpur. Il se maria à l’âge de dix-neuf ans, et sa femme, Bhagwati, lui donna deux filles et quatre fils avant de décéder en 1949.

    En juin 1922, à l’âge de vingt-deux ans, il rencontra Lalaji, qui reconnut en lui son successeur, tel qu’il lui était apparu en rêve des années auparavant.

    Ils ne se rencontrèrent que rarement du vivant de Lalaji, qui devint pourtant le centre et le seul but de l’existence de Babuji.

    Babuji considérait que l’évolution de la conscience est un droit de naissance et qu’elle devrait être offerte gratuitement aux chercheurs sincères du monde entier. Convaincu que le vrai guru est le serviteur ultime, il vécut sa vie au service de tous, sans distinction de caste, de croyance, de religion, de sexe ou de nationalité. Il enseignait que la vie matérielle et la vie spirituelle sont comme les deux ailes d’un oiseau et que la vie de famille est le meilleur environnement pour apprendre les vertus jumelles de l’amour et du sacrifice. Il simplifia et perfectionna le système du Raja Yoga en conséquence, afin que chacun puisse le pratiquer et en bénéficier.

    Il conseillait à ses disciples de ne pas se laisser décourager par leurs défauts et leurs imperfections, mais d’abandonner leurs erreurs en prenant la résolution de ne plus les répéter. Il leur rappelait que c’est dans le présent que nous développons notre caractère et créons ainsi un avenir plus radieux.

    Babuji, qui était la plus humble des personnes, avait une foi immense en son guru. Il était convaincu que les chercheurs de toutes cultures et de toutes nationalités adopteraient les pratiques simples et efficaces qu’il proposait. En 1972, il introduisit le Sahaj Marg en Europe et en Amérique du Nord, accompagné de son disciple dévoué et Secrétaire général de la Mission, Shri Parthasarathi Rajagopalachari. Babuji le choisit pour lui succéder en tant que troisième guru de la tradition Heartfulness.

    “La fin de la religion est le début de la spiritualité. La fin de la spiritualité est le début de la Réalité et la fin de la Réalité est la véritable Béatitude. Quand cela aussi est parti, nous avons atteint notre destination”

    Babuji

    Ram Chandra de Fatehgarh (Lalaji)

    Né dans une riche famille de propriétaires terriens, Lalaji développa très tôt, sous l’influence de sa mère qui était très pieuse, une grande aspiration pour Dieu. Elle décéda alors qu’il n’avait que sept ans, laissant en lui l’empreinte de sa foi intense. Éduqué dans un premier temps par un précepteur, il passa huit ans à l’école de la Mission à Farrukhabad où il découvrit le christianisme. Il fut impressionné par les paroles de Jésus-Christ : « Il est possible de faire passer un chameau par le chas d’une aiguille, mais impossible à un homme riche d’atteindre la demeure de Dieu. »

    Suite à la spoliation des biens de la famille, Lalaji connut la pauvreté, mais accepta de bonne grâce ces revers de fortune, son but dans la vie étant de nature spirituelle.

    Il s’associa à un saint soufi de l’Ordre des Naqshbandi, Moulvi Fazl Ahmed Khan Saheb, également appelé Huzur Maharaj. Celui-ci avait une approche très ouverte du soufisme, dont il dispensait les enseignements à tous, sans distinction de caste et de croyance. Il accueillait des personnes de toutes classes sociales et de toutes religions, hindous, musulmans et chrétiens. Il déclarait que les religions sont nombreuses, mais que leur essence est unique, c’est-à-dire acquérir la spiritualité.

    Lalaji fit siens ces principes que l’on retrouve dans la philosophie du Sahaj Marg.

    Lalaji considérait que la vie de famille était le cadre le plus favorable au développement personnel et qu’il était possible d’évoluer jusqu’au plus haut niveau spirituel tout en accomplissant ses obligations dans le monde. Poursuivant un tel but pour lui-même, Lalaji offrait de former les autres spirituellement, afin que tous, sans exception, puissent réaliser les aspirations les plus hautes, qui étaient réservées autrefois aux ermites et aux ascètes.

    Sa réputation se répandit rapidement et beaucoup vinrent chercher réconfort et conseils spirituels auprès de lui. Grâce au travail qu’il a accompli, Heartfulness est aujourd’hui en mesure d’offrir une pratique simple et efficace à tous les chercheurs intéressés par la spiritualité.

    “Le bonheur n’est nulle part à l’extérieur. On le trouve en fixant notre attention, dans une disposition calme et dans le retrait de notre mental. Ceux qui connaissent ce secret ne recherchent pas le bonheur à l’extérieur. Derrière la goutte s’étend la mer, la mer soutient la goutte. Faire que la goutte réalise l’océan, c’est toute la Réalité.”
    Lalaji

    La relaxation

     

    La méthode de relaxation consiste en une série de suggestions qui nous aident à nous détendre. Il est conseillé de la pratiquer juste avant la méditation, et nous pouvons aussi y recourir chaque fois que nous en ressentons le besoin.

    Éteignez votre portable et faites en sorte de ne pas être dérangé.

    • Asseyez-vous confortablement et fermez tranquillement les yeux
    • Pour commencer, remuez doucement les orteils et sentez qu’ils se détendent
    • Détendez vos chevilles et vos pieds. Sentez que l’énergie apaisante et bienfaisante de la Terre-Mère pénètre dans la plante de vos pieds, détend vos mollets et remonte jusqu’à vos genoux
    • Sentez l’énergie monter le long de vos jambes et les détendre jusqu’aux cuisses
    • Portez à présent votre attention sur vos hanches, votre bassin et votre taille et sentez qu’ils se détendent
    • L’énergie remonte maintenant le long de votre dos et le détend jusqu’en haut
    • Détendez ensuite votre poitrine… vos épaules… et sentez qu’elles fondent
    • Détendez vos bras jusqu’aux coudes… chaque muscle de vos avant-bras… puis vos mains… jusqu’au bout des doigts
    • Portez votre attention sur les muscles de votre cou et détendez-les. Remontez ensuite vers le visage. Détendez la mâchoire… la bouche… le nez… les yeux… les paupières… le lobe des oreilles… les muscles du visage… le front… jusqu’au sommet de la tête
    • Sentez à présent que tout votre corps est profondément détendu. Parcourez-le de la tête aux pieds et si vous ressentez encore une tension, une douleur ou une gêne dans une partie du corps, immergez-la un moment encore dans l’énergie apaisante de la Terre-Mère
    • Amenez doucement votre attention vers le cœur. Restez-y tranquillement… sentez-vous immergé dans l’amour et la lumière déjà présents dans votre cœur
    • Absorbez-vous lentement en vous-même.

    Restez absorbé aussi longtemps que vous le souhaitez, jusqu’à ce que vous vous sentiez prêt à émerger.