Les racines du Sahaj Marg/Heartfulness

Dr. Kannan Balasubramanian – ancien  directeur du Madras Sanskrit College (affilié à l’université de Chennai) – 2007

L’Inde est la patrie de la spiritualité. Quantité de saints, de sages et de voyants sont apparus sur cette terre sacrée depuis les temps préhistoriques et jusqu’à la période védique et des grandes épopées. Ils se sont donnés corps et âme à leur quête de la perfection humaine, de la réalisation de Dieu ou réalisation du Soi. Après avoir atteint leur but, ils ont essayé de former de nombreux êtres humains à s’élever au-dessus des souffrances de ce monde. On en trouve des témoignages dans les Védas, la plus ancienne littérature de ce monde, dans des textes issus du yoga et d’autres écoles de la philosophie indienne. Le Sahaj Marg, système simplifié de Raja Yoga, repose sur la fondation des nobles enseignements des écritures, mais comme bien d’autres écoles, lui aussi a sa propre philosophie et une pratique unique en son genre.

Le mot Véda provient de la racine sanscrite Vid qui signifie ‘connaître’. Il se compose de passages en prose et de poésie qui sont antérieurs à toute autre littérature de ce monde. Les saints védiques sont appelés Rishis, ce qui signifie étymologiquement, ‘Ceux qui ont vu les mantras’* (1). Cela exigeait de pratiquer la pénitence, l’ascétisme, la méditation, le célibat, etc.

Les Védas contiennent la connaissance la plus élevée, la connaissance transcendante qui ne peut être obtenue par des moyens tels que la perception par les organes sensoriels, la déduction et le raisonnement. C’est pourquoi les Védas ont été acceptés comme source de connaissance faisant autorité par toutes les écoles traditionnelles de philosophie indienne. Celles qui dénient cette autorité aux Védas sont classées dans les écoles philosophiques hétérodoxes ou athées. Les Charvaka (matérialistes), le bouddhisme et le jaïnisme appartiennent à cette dernière catégorie.

Il convient également de souligner le fait que, même parmi les écoles orthodoxes, Samkhya et Mimansa (2) n’acceptent pas l’existence de Dieu, mais reconnaissent l’autorité des Védas et sont donc considérées comme théistes ou orthodoxes. L’école de philosophie du yoga fondée par Patanjali, dont la période a été fixée par les chercheurs modernes à environ 150 ans avant J.-C., accepte à la fois les Védas et l’existence de Dieu.
Le Sahaj Marg, il convient de le souligner, partage le point de vue de Patanjali. Il suit de près les principes énoncés dans les Védas et le système de yoga de Patanjali.

Le yoga est généralement classé en deux branches principales : le Raja Yoga et le Hatha Yoga, bien que de nombreuses autres branches du yoga soient apparues par la suite. Le Hatha Yoga traite principalement des pratiques qui aident à maintenir le corps physique en bonne santé au moyen d’exercices comme les postures (asana), les techniques respiratoires (pranayama) etc. Le Raja Yoga, quant à lui, s’occupe principalement de l’esprit. Il s’efforce d’empêcher les tendances de l’esprit à vagabonder et de l’amener à un état de calme parfait et d’équilibre. Le yoga de Patanjali relève de cette catégorie. Le Sahaj Marg suit le même principe. La pratique de la méditation du Sahaj Marg régule l’esprit et renforce la volonté.

Les principes et la pratique, tels qu’ils sont recommandés par les Maîtres du Sahaj Marg, n’entrent pas en contradiction avec ceux que l’on trouve dans les Védas ou dans les anciens textes du yoga. Les quelques exemples suivants illustrent ce point.

La pratique :

Le Sahaj Marg insiste sur le fait qu’il faut pratiquer régulièrement. Patanjali est également de cet avis lorsqu’il dit (3), « La pratique doit être faite pendant une longue période, sans interruption et avec dévouement ; alors elle se met en place naturellement chez une personne. »

Selon le Sahaj Marg, la méditation signifie ‘penser à une chose de manière continue’. Patanjali souscrit à ce point de vue dans ses Yoga sutras (4). Il accorde de l’importance aux valeurs éthiques et morales qui doivent être suivies par tous sans exception. Il les appelle Yama et Niyama, chacune contenant cinq principes. Les ‘Dix Maximes’ du Sahaj Marg mettent également l’accent sur ces principes.

Le Sahaj Marg prescrit la ‘méditation sur la lumière divine dans le cœur’. Les Upanishads, qui constituent la dernière partie et la plus importante des Védas, vont dans le même sens. La Katha Upanishad (4.13) dit : « Le Soi, le seigneur du passé et du futur, est comme une lumière sans fumée ; il est en vérité le même aujourd’hui et demain. »

La Mundaka Upanishad (III.5.) dit : « Lorsque les impuretés diminuent, les ascètes ou ceux qui ont maîtrisé leur moi, le voient – pur, resplendissant à l’intérieur du corps. »

La Mahanarayana Upanishad (II.7) dit : « Nous méditons sur Lui, l’Illimité, l’immuable, le voyant, le but ultime de l’océan de l’existence, la source de toute félicité dans le cœur, qui est comme un bouton de lotus. »

La Svetasvatara Upanishad (4.17) dit : « La divinité qui a créé l’univers et qui pénètre tout demeure toujours dans le cœur des créatures. Ceux qui le réalisent deviennent immortels. »

Le Seigneur Krishna dit dans la Bhagavad Gita (18.61) : « Le Seigneur est assis dans le cœur de tous les êtres. »

Quantité d’autres passages des Védas recommandent la méditation sur la ‘lumière dans le cœur’, qui est suivie par les pratiquants du système de Raja Yoga du Sahaj Marg. Raja Yoga signifie « le roi des systèmes de yoga ». On dit que l’esprit est le roi de tous les organes des sens et comme cette pratique yogique concerne surtout l’esprit, on l’appelle Raja Yoga. Gorakshanatha, célèbre Maître du Yoga du IX-Xe siècle après J.-C. affirme la même chose (5). Cependant, les anciennes écoles de yoga prescrivent de nombreuses pratiques difficiles, qui sont impossibles à pratiquer de nos jours. De même, certaines pratiques, comme les techniques de respiration, bien que bénéfiques lorsqu’elles sont pratiquées correctement sous la guidance d’un expert du yoga, pourraient provoquer des maladies indésirables si elles étaient mal maîtrisées. Le texte le plus populaire sur le Hatha Yoga, le Hatha Yoga Pradipika de Svatmarama (XII-XVe siècles après J.-C.) met en garde les pratiquants à cet égard (6).

C’est pourquoi un système simplifié de Raja Yoga correspond au besoin de l’époque actuelle. La méthode connue sous le nom du Sahaj Marg est pratiquée à la Shri Ram Chandra Mission. C’est une méthode simple, subtile, sans risque et sûre qui amènera l’aspirant vers la perfection humaine dans le temps le plus court possible. Le plus grand avantage de cette voie est que le guru* ou le Maître ou le guide, quel que soit le nom qu’on lui donne, prend la responsabilité de transformer une personne en un être humain parfait, sans trop d’effort de la part du pratiquant. Cela est rendu possible grâce à la méthode unique utilisée par le Maître, qui est appelée pranahuti dans le Sahaj Marg. Pranahuti signifie ‘offrande de l’énergie de sa propre vie’. Le Maître, par son pouvoir de volonté, offre directement sa propre énergie de vie au cœur du disciple, et réveille l’Âme qui est à l’état dormant dans le cœur du chercheur. Celui-ci n’a plus qu’à recevoir cette énergie dans son cœur, ce qu’il peut ressentir une fois qu’il a tourné son attention vers l’intérieur. Pranahuti est défini comme « l’utilisation de l’énergie divine pour la transformation de l’homme ». Le Sahaj Marg n’empêche personne de faire l’expérience de cette énergie divine. Chacun – sans distinction de couleur, de caste, de croyance, de sexe, de religion, de nationalité, etc. – peut bénéficier des services du Maître, sans rien débourser en retour !

Maintenant, on peut naturellement se poser la question de savoir si cela est vrai ou simplement un effet de l’imagination. Est-ce que les textes primitifs du yoga se réfèrent à de tels phénomènes qui auraient été observés dans les temps anciens (7) ? La réponse est ‘oui’. Quantité de références existent dans les anciens textes où l’énergie yogique ou divine était transmise de l’instructeur au disciple, ce qui avait pour conséquence de transformer ce dernier. Nous allons en décrire quelques-unes ici.

Le Yoga Vasishtha, qui est attribué au saint légendaire Valmiki (auteur du Ramayana), fait référence au grand saint Vasishtha qui transforma immédiatement son disciple le seigneur Rama en utilisant cette méthode de transmission. On y trouve trois méthodes de transmission yogique, c’est-à-dire par le toucher, par la vue et par la parole (8). Le Sutasamhita, faisant partie du Skandpurana, qui date d’au moins mille cinq cents ans, rajoute à la liste ci-dessus la transmission par le pouvoir de la volonté (ou de la pensée) et il est dit que c’est la plus subtile et la plus élevée des méthodes de transmission. On peut signaler ici que le Sahaj Marg a choisi la même méthode.

Dans les anciens systèmes soufis du Moyen-Âge, cette technique de transmission à partir du cœur était appelé le Tavajjhoh. On peut aussi mentionner que l’ancien bouddhisme chinois fait référence à cette pratique. Le texte sur le shivaïsme du Cachemire, qui date du IX-Xe siècles après J.-C, fait aussi référence à une telle méthode de transmission yogique que le Maître adoptait pour l’évolution spirituelle des disciples. Le Seigneur Krishna transmettait l’énergie divine à Arjuna sur le champ de bataille et il fit de lui un héros immortel, tel que c’est décrit dans la grande épopée du Mahabharata. À l’époque moderne, au XIXe siècle, le grand Maître du Bengale Swami Ramakrishna Paramahamsa, transforma son disciple Narendranath “Swami Vivekanenda”, par la méthode de transmission de l’énergie divine, en un yogi à la gloire immortelle. Cette méthode est tellement efficace qu’elle se transmet de génération en génération depuis des milliers d’années.

Au XIXe siècle, le grand saint Shri Ram Chandraji Maharaj, de Fatehgarh (U.P.) (1873-1931), affectueusement appelé Lalaji par ses disciples, permit à un grand nombre d’êtres humains d’avoir accès à cette méthode. Il est à juste titre reconnu comme le premier guru du système du Sahaj Marg et c’est en son nom que la Shri Ram Chandra Mission a été établie en 1945 par son plus cher disciple et successeur, qui portait le même nom (c’est à dire Shri Ram Chandraji).

Cette illustre personnalité naquit en 1899 à Shahjahanpur (U. P.), en Inde. Il fonda cette Mission à la mémoire de son Maître et voyagea dans toute l’Inde et à l’étranger pour offrir le service spirituel à tous les êtres humains, sans rien attendre en retour. Il fut tellement dévoué à son Maître, qu’il continua à servir chacun sans distinction, jusqu’à son dernier souffle, dans ce monde mortel qu’il quitta en 1983. Il était affectueusement appelé Babuji par ses disciples.

Le disciple le plus dévoué et successeur de Babuji, Shri Parthasarathi Rajagopalachari, affectueusement appelé Chariji, est né en 1927, près de Chennai, dans le sud de l’Inde. Il a surtout joué un rôle-clé dans la diffusion des nobles enseignements des premiers Maîtres dans plus de quatre-vingt pays, sur tous les continents (9).

Un des aspects du Sahaj Marg est qu’il ne demande pas de renoncer à la vie de famille alors que beaucoup d’écoles de philosophie indienne soutiennent que la vie de renonçant ou de mendiant est un élément indispensable à la quête spirituelle, comme c’est le cas dans l’hindouisme, le bouddhisme et le jaïnisme. En revanche, le Sahaj Marg affirme qu’on ne devrait négliger ni la vie matérielle, ni la vie spirituelle. En fait, il dit que « la vie matérielle et la vie spirituelle vont de pair, comme les deux ailes d’un oiseau qui brillent d’un même éclat ».

Pranahuti, courant unique offert par le maître à des millions d’aspirants, joue un rôle important dans l’évolution de l’homme en un être humain parfait. Il régule l’esprit qui a tendance à s’égarer et aide à la régulation mentale, donc à celle des sens et des activités, amenant ainsi la personne à un état parfait d‘équilibre et de modération. C’est l’une des définitions du mot yoga, donnée par le Seigneur dans la Bhagavad-Gita (II. 48).

On peut conclure du bref exposé ci-dessus que le Sahaj Marg est un système modifié de Raja Yoga, fermement établi sur les nobles principes énoncés dans les Écritures anciennes. On peut aussi remarquer que toute base ou fondation, sans aucune structure édifiée au-dessus, est inutile. De même, une structure qui ne repose pas sur des fondations solides ne dure pas. Les deux devraient être d’une solidité identique, afin d’apporter refuge et paix aux personnes qui y vivent. Ce monde, où nous vivons tous, est la maison construite avec amour et sacrifice par les grands Maîtres. Que ce monde reste à jamais une demeure de paix et d’amour.

La connexion au Soi

La prière est depuis toujours la réaction naturelle de l’être humain confronté aux situations difficiles de la vie, comme la pauvreté, les épreuves, la maladie, la mort ou les catastrophes. Nous prions traditionnellement une puissance supérieure ou Dieu, pour demander ce dont nous avons besoin et ce que nous désirons.

La prière cultive une attitude d’humilité et d’acceptation et instaure une relation juste avec la Source. Elle peut nous emporter au-delà des mots, jusqu’au plus profond du sacré. Il est naturel d’exposer nos peines dans la prière, mais partageons aussi nos joies. Rester relié à Dieu en permanence dans un état d’humilité et d’abandon, c’est entrer en état de prière. Cet état se transforme en une méditation profonde, dans laquelle nous transcendons la relation pour aller vers une proximité infinie, et même vers l’unité. La prière est l’expression intérieure d’une immense gratitude.

Dans la prière, le mot « Maître » fait référence à Dieu – la Divinité dans le cœur de chacun.

La prière du Sahaj Marg/Heartfulness mérite d’être examinée en profondeur. Elle est extrêmement nuancée et comprend de multiples dimensions. Elle est composée de trois énoncés. Elle ne contient aucune demande. Il serait bon que tous consacrent du temps à essayer de comprendre l’importance et le sens véritable de la prière, en prenant chaque ligne et en réfléchissant à chaque mot. Des dimensions nouvelles s’ouvriront ainsi.

Nous offrons cette prière le soir pendant dix à quinze minutes pour nous relier à la Source, juste avant de nous endormir.

Nous l’offrons également le matin, avant la méditation.

Asseyez-vous confortablement, fermez doucement les yeux et détendez-vous. Répétez lentement et en silence les paroles de la prière ci-dessous. Méditez pendant dix à quinze minutes sur leur véritable signification et sentez les mots résonner dans votre cœur, sans tenter de les analyser. Laissez leur sens surgir de l’intérieur. Essayez de vous perdre dans cette prière. Allez au-delà des mots et laissez-vous gagner par ce que vous ressentez.

Ô Maître !

Tu es le vrai but de la vie humaine.

Nous ne sommes encore qu’esclaves de souhaits qui font obstacle à notre évolution.

Tu es le seul Dieu et le seul pouvoir qui puisse nous élever jusque-là.

Répétez cette prière intérieurement une deuxième fois et approfondissez encore votre ressenti. Laissez-vous absorber dans cette sensation au-delà des mots. Immergez-vous dans cet état de prière méditative au moment de vous endormir.

Le matin, reconnectez-vous à la Source en offrant à nouveau cette prière silencieuse avant de commencer la méditation Heartfulness.

Kamlesh D. Patel (Daaji)

Né le 28 septembre 1956 dans le Gujarat, en Inde, Daaji a manifesté très tôt un intérêt pour la méditation et la spiritualité. Il a commencé à pratiquer la méditation Sahaj Marg à l’âge de dix-neuf ans, pendant ses études de pharmacie. Peu après, il a rencontré son guru, Babuji. Après avoir obtenu son diplôme avec mention au L.M. College of Pharmacy d’Ahmedabad, Daaji s’est marié et installé à New York où il a développé une entreprise pharmaceutique prospère, tout en élevant ses deux fils avec son épouse. Dans le même temps, Daaji a continué de se consacrer pleinement à la spiritualité auprès de son Maître Chariji, successeur de Babuji. Au fil des ans, Daaji a joué un rôle de plus en plus actif au sein de la Mission, tant sur le plan organisationnel, qu’en diffusant le message du Sahaj Marg et en enseignant sa méthode. En 2011, il a été désigné par Chariji comme son successeur spirituel.

En tant que fondateur du mouvement Heartfulness, Daaji remplit désormais les nombreuses fonctions d’un guru des temps modernes, voyageant beaucoup et apportant son soutien aux chercheurs du monde entier. Il est fermement convaincu qu’il faut nourrir la jeunesse d’aujourd’hui avec des outils pratiques d’autogestion et des valeurs universelles. Sous sa direction, les étudiants et enseignants de plus de 2500 écoles, universités et collèges bénéficient d’un vaste choix de programmes de développement personnel fondés sur des valeurs universelles.

Daaji consacre une grande partie de son temps et de son énergie à ses recherches personnelles dans le domaine de la spiritualité et de la conscience, et partage régulièrement ses découvertes lors de conférences publiques, sur son site web et différents médias sociaux. Ses articles paraissent dans différentes publications, comme le Huffington Post, le Chicago Tribune, le Times of India et le Business Standard. Dil Ki Awaaz, série en douze épisodes, diffusée sur Radio City Smaran, a reçu un très bon accueil du public en Inde et au-delà.

Daaji prône le rapprochement entre les traditions anciennes et la science moderne. Considérant qu’il convient d’aborder la spiritualité avec une approche scientifique, il a réuni une équipe de cent scientifiques pour étudier les effets physiologiques et génétiques de la méditation et de la transmission yogique. Comme il le dit volontiers, « Vous êtes l’expérimentateur, l’expérience et aussi son résultat. »

Daaji souhaite que la méditation Heartfulness puisse être connue de tous les foyers du monde. Sous son impulsion, des formations gratuites à la méditation sont désormais proposées dans des milliers de Heartspots et centres de retraite dans plus de 160 pays. Les formateurs Heartfulness sont disponibles bénévolement dans le monde entier pour des méditations individuelles et de groupe, en présence ou à distance, ou encore via l’application Heartfulness pour iPhone et Android (en anglais pour l’instant).

Lien de téléchargement

Pour en savoir plus sur Daaji, visitez le site www.daaji.fr

“À mesure que nous nous élevons, notre besoin d’être reconnu diminue de plus en plus jusqu’à ce que nous devenions un avec l’infini, nous dissolvant dans l’infini et devenant l’infini. Ainsi, il y a dans le monde matériel l’épanouissement de l’égo, tandis que dans le monde spirituel il y a la totale dissolution de l’ego personnel. Ceci est la beauté du chemin spirituel.”

Daaji

Parthasarathi Rajagopalachari (Chariji)

Shri Parthasarathi Rajagopalachari, appelé affectueusement Chariji, est né le 24 juillet 1927 à Vayalur (près de Chennai), dans le sud de l’Inde. Aîné de quatre enfants, il perdit sa mère à l’âge de cinq ans, peu après la naissance de sa petite sœur qui décéda à son tour peu de temps après. Son père, Shri C.A. Rajagopalachari était cadre dans les chemins de fer, il éleva Parthasarathi et ses deux jeunes frères avec beaucoup de soin. La perte de sa mère allait cependant laisser en Parthasarathi un vide profond qui l’accompagna jusqu’à l’âge adulte.

Après une licence en sciences à l’Université hindoue de Bénarès, il occupa un premier emploi dans le domaine de l’ingénierie chimique, puis passa deux ans en Yougoslavie afin d’étudier les techniques de fabrication des plastiques.

Il épousa Sulochana en 1955 et rejoignit la même année le groupe T. T. Krishnamachari, accédant rapidement au poste de directeur exécutif d’une des sociétés du groupe. Son travail l’amena à voyager beaucoup en Inde et à l’étranger, voyages internationaux qui se poursuivirent toute sa vie, tant pour raisons professionnelles que dans son rôle de guide du Sahaj Marg.

Les aspirations spirituelles de Chariji s’éveillèrent à l’âge de dix-huit ans après qu’il eut assisté à une conférence sur la Bhagavad Gita. Il commença alors à étudier en profondeur les textes religieux et spirituels de différentes traditions, notamment le christianisme. Sept ans plus tard, en 1964, Chariji rencontra Babuji et commença la pratique du Sahaj Marg. Dès sa première rencontre avec Babuji, comme il l’a écrit dans son livre, Mon Maître, « J’ai su immédiatement et intuitivement que j’avais trouvé la personne qui, seule, pouvait être mon Maître et me conduire à mon but. »

Tout en continuant à assumer ses responsabilités familiales et professionnelles, Chariji est resté assidu dans sa pratique spirituelle et fervent dans sa dévotion envers Babuji. Il l’a assisté avec compétence dans son travail spirituel et a apporté une contribution substantielle à l’essor de la Mission.

La venue en Inde d’Européens attirés par les enseignements de Babuji a conduit celui-ci à effectuer, dès 1972, une série de voyages en Europe et en Amérique du Nord, accompagné de Chariji. Une relation de complicité et d’amour profond s’est développée entre eux à cette occasion.

Ces voyages ont semé les graines du développement du Sahaj Marg dans le monde.

Au décès de son maître en 1983, Chariji s’est consacré à la poursuite du travail de Babuji et à l’avancement de sa vision de l’humanité. Sous sa conduite, l’organisation mise en place par Babuji a prospéré en Inde et dans plus de cent autres pays. Au moment du décès de Chariji, la Mission, qui comptait 5000 membres à l’époque de Babuji, en totalisait 500 000.

Brillant orateur, Chariji était aussi doté d’une capacité de travail apparemment illimitée. Il était connu pour sa grande disponibilité. Des dizaines de milliers de personnes peuvent d’ailleurs témoigner de rencontres avec lui, qui ont transformé leur vie.

Il a écrit et publié plus d’une centaine de livres. Mon Maître, un hommage à son bien-aimé Babuji, a été traduit en 20 langues.

En raison d’une santé devenue fragile, Chariji a désigné, dès 2010, Kamlesh D. Patel comme vice-président de la Mission et son successeur. Ces nouvelles ont été annoncées publiquement, afin de leur assurer une large diffusion et de faciliter la prise de fonctions de Kamlesh. Dès lors, et jusqu’au décès de Chariji, le 20 décembre 2014, ils ne se sont quasiment jamais quittés.

“Tournez-vous vers l’intérieur. Toute la connaissance, tous les pouvoirs, tout est à l’intérieur. Votre destinée est à l’intérieur, votre avenir est à l’intérieur, et l’ultime est à l’intérieur”.

Ram Chandra de Shahjahanpur (Babuji)

Babuji naquit le 30 avril 1899 dans la ville de Shahjahanpur (Uttar Pradesh), dans le nord de l’Inde. Dès son plus jeune âge, il manifesta un désir de réalisation spirituelle qui éclipsait tout autre intérêt.

Il occupa pendant plus de trente ans le poste de greffier au tribunal de district de Shahjahanpur. Il se maria à l’âge de dix-neuf ans, et sa femme, Bhagwati, lui donna deux filles et quatre fils avant de décéder en 1949.

En juin 1922, à l’âge de vingt-deux ans, il rencontra Lalaji, qui reconnut en lui son successeur, tel qu’il lui était apparu en rêve des années auparavant.

Ils ne se rencontrèrent que rarement du vivant de Lalaji, qui devint pourtant le centre et le seul but de l’existence de Babuji.

Babuji considérait que l’évolution de la conscience est un droit de naissance et qu’elle devrait être offerte gratuitement aux chercheurs sincères du monde entier. Convaincu que le vrai guru est le serviteur ultime, il vécut sa vie au service de tous, sans distinction de caste, de croyance, de religion, de sexe ou de nationalité. Il enseignait que la vie matérielle et la vie spirituelle sont comme les deux ailes d’un oiseau et que la vie de famille est le meilleur environnement pour apprendre les vertus jumelles de l’amour et du sacrifice. Il simplifia et perfectionna le système du Raja Yoga en conséquence, afin que chacun puisse le pratiquer et en bénéficier.

Il conseillait à ses disciples de ne pas se laisser décourager par leurs défauts et leurs imperfections, mais d’abandonner leurs erreurs en prenant la résolution de ne plus les répéter. Il leur rappelait que c’est dans le présent que nous développons notre caractère et créons ainsi un avenir plus radieux.

Babuji, qui était la plus humble des personnes, avait une foi immense en son guru. Il était convaincu que les chercheurs de toutes cultures et de toutes nationalités adopteraient les pratiques simples et efficaces qu’il proposait. En 1972, il introduisit le Sahaj Marg en Europe et en Amérique du Nord, accompagné de son disciple dévoué et Secrétaire général de la Mission, Shri Parthasarathi Rajagopalachari. Babuji le choisit pour lui succéder en tant que troisième guru de la tradition Heartfulness.

“La fin de la religion est le début de la spiritualité. La fin de la spiritualité est le début de la Réalité et la fin de la Réalité est la véritable Béatitude. Quand cela aussi est parti, nous avons atteint notre destination”

Babuji

Ram Chandra de Fatehgarh (Lalaji)

Né dans une riche famille de propriétaires terriens, Lalaji développa très tôt, sous l’influence de sa mère qui était très pieuse, une grande aspiration pour Dieu. Elle décéda alors qu’il n’avait que sept ans, laissant en lui l’empreinte de sa foi intense. Éduqué dans un premier temps par un précepteur, il passa huit ans à l’école de la Mission à Farrukhabad où il découvrit le christianisme. Il fut impressionné par les paroles de Jésus-Christ : « Il est possible de faire passer un chameau par le chas d’une aiguille, mais impossible à un homme riche d’atteindre la demeure de Dieu. »

Suite à la spoliation des biens de la famille, Lalaji connut la pauvreté, mais accepta de bonne grâce ces revers de fortune, son but dans la vie étant de nature spirituelle.

Il s’associa à un saint soufi de l’Ordre des Naqshbandi, Moulvi Fazl Ahmed Khan Saheb, également appelé Huzur Maharaj. Celui-ci avait une approche très ouverte du soufisme, dont il dispensait les enseignements à tous, sans distinction de caste et de croyance. Il accueillait des personnes de toutes classes sociales et de toutes religions, hindous, musulmans et chrétiens. Il déclarait que les religions sont nombreuses, mais que leur essence est unique, c’est-à-dire acquérir la spiritualité.

Lalaji fit siens ces principes que l’on retrouve dans la philosophie du Sahaj Marg.

Lalaji considérait que la vie de famille était le cadre le plus favorable au développement personnel et qu’il était possible d’évoluer jusqu’au plus haut niveau spirituel tout en accomplissant ses obligations dans le monde. Poursuivant un tel but pour lui-même, Lalaji offrait de former les autres spirituellement, afin que tous, sans exception, puissent réaliser les aspirations les plus hautes, qui étaient réservées autrefois aux ermites et aux ascètes.

Sa réputation se répandit rapidement et beaucoup vinrent chercher réconfort et conseils spirituels auprès de lui. Grâce au travail qu’il a accompli, Heartfulness est aujourd’hui en mesure d’offrir une pratique simple et efficace à tous les chercheurs intéressés par la spiritualité.

“Le bonheur n’est nulle part à l’extérieur. On le trouve en fixant notre attention, dans une disposition calme et dans le retrait de notre mental. Ceux qui connaissent ce secret ne recherchent pas le bonheur à l’extérieur. Derrière la goutte s’étend la mer, la mer soutient la goutte. Faire que la goutte réalise l’océan, c’est toute la Réalité.”
Lalaji

La relaxation

 

La méthode de relaxation consiste en une série de suggestions qui nous aident à nous détendre. Il est conseillé de la pratiquer juste avant la méditation, et nous pouvons aussi y recourir chaque fois que nous en ressentons le besoin.

Éteignez votre portable et faites en sorte de ne pas être dérangé.

  • Asseyez-vous confortablement et fermez tranquillement les yeux
  • Pour commencer, remuez doucement les orteils et sentez qu’ils se détendent
  • Détendez vos chevilles et vos pieds. Sentez que l’énergie apaisante et bienfaisante de la Terre-Mère pénètre dans la plante de vos pieds, détend vos mollets et remonte jusqu’à vos genoux
  • Sentez l’énergie monter le long de vos jambes et les détendre jusqu’aux cuisses
  • Portez à présent votre attention sur vos hanches, votre bassin et votre taille et sentez qu’ils se détendent
  • L’énergie remonte maintenant le long de votre dos et le détend jusqu’en haut
  • Détendez ensuite votre poitrine… vos épaules… et sentez qu’elles fondent
  • Détendez vos bras jusqu’aux coudes… chaque muscle de vos avant-bras… puis vos mains… jusqu’au bout des doigts
  • Portez votre attention sur les muscles de votre cou et détendez-les. Remontez ensuite vers le visage. Détendez la mâchoire… la bouche… le nez… les yeux… les paupières… le lobe des oreilles… les muscles du visage… le front… jusqu’au sommet de la tête
  • Sentez à présent que tout votre corps est profondément détendu. Parcourez-le de la tête aux pieds et si vous ressentez encore une tension, une douleur ou une gêne dans une partie du corps, immergez-la un moment encore dans l’énergie apaisante de la Terre-Mère
  • Amenez doucement votre attention vers le cœur. Restez-y tranquillement… sentez-vous immergé dans l’amour et la lumière déjà présents dans votre cœur
  • Absorbez-vous lentement en vous-même.

Restez absorbé aussi longtemps que vous le souhaitez, jusqu’à ce que vous vous sentiez prêt à émerger.